mardi 16 juin 2009

Wouf!


Depuis une semaine, assistant à différents évènements culturels, j’ai cessé de compter le nombre de fois où l’on m’a demandé :

- Christiane, que pensez-vous de la présence de Michèle Richard (et de son chien) au symposium de peinture?

- Je pense qu’elle serait parfaite pour présider une exposition canine, ai-je rétorqué sans rire.

J’ai déjà (ici) exprimé ce que je pense de ce choix qui, selon le témoignage de personnes bien placées dans la hiérarchie de l’organisation du Symposium international Jean-Paul-Lapointe, n’aurait pas été débattu au sein du conseil d’administration. Ce serait le choix d’une seule personne qui aurait fait taire la dissidence en affirmant que tout était conclu et donc trop tard pour modifier cette décision devenue, dans les faits, un choix imposé.

Aperçu de la page 35
Le Quotidien samedi 13 juin


J’ai lu, dans Le Quotidien et le Soleil du samedi 13 juin, que trois artistes professionnels, Hélène Beck, Thérèse Fournier et Jérémie Giles ont, pour cette raison, donné leur démission. Ils ne participeront pas à ce symposium de peintures et de sculptures qui se targue de réunir des artistes professionnels réputés, où un comité de sélection a pour mandat d’évaluer puis d’accepter ou refuser les artistes selon des critères sélectifs bien précis.



Lettre de Jérémie Giles
Publiée à la page 11 dans Le Quotidien de mardi 15 juin
Texte complet à la fin de cette page


Ébahis et fortement ébranlés en apprenant que Michèle Richard aurait l’honneur d’être leur présidente, plusieurs peintres et sculpteurs, m’ont exprimé leur désarroi.

- Que ferais-tu à ma place?

- À la mienne, je me tirerais de là. À la tienne, je ne peux pas décider. Comment renoncer à participer à un symposium qui a attiré sucessivement 40 000 personnes (2000), 35 000 (2002) et près de 25 000 à sa dernière édition (2007)? Doit-on risquer l’absence ou cautionner un choix contestable et contesté? Quelle clientèle veut rejoindre la pensée «populiste» qui anime les organisateurs: des visiteurs intéressés à l’art visuel? Ou des voyeurs curieux de voir un vedette faisant les manchettes pour les mises en accusations répétitives et les acquitements tout autant répétitifs) ?

- Mais si on me met sur la liste noire pour le prochain symposium?, s’inquiète le peintre.

- Je doute fort que cela puisse se faire et encore moins se justifier. Mais voilà bien pourquoi je ne peux pas dire, ni à toi ni à qui que ce soit, quoi faire? C’est très personnel comme décision.

Ce dialogue s’est répété plus de cinq fois depuis la parution de la Une du Quotidien dévoilant le nom de la présidente d’honneur.

Michèle Richard peint en dilettante depuis 1984, soit 25 ans. Un loisir très légitime. Mais rien à voir avec le travail des artistes inscrits au symposium international de Chicoutimi.

J'ai été voir sur la Toile (ici), les photographies des peintures signées par Michèle Richard. Que dire de ce que j’ai vu? Peu de créativité, pas de style personnel. Pire, on constate une nette et «visible» dépendance de cette peintre «amateure» envers les modèles (cartes d’artistes, photographies) qu’elle reproduit avec fidélité. Signalons, entre autre, cette troublante parentée entre ses chaumières et les peintures de l'américain Thomas Kinkade. Cela accentue notre perplexité de la voir présider un symposium international réunissant des créateurs en art visuel.

Souhaitons qu’aucun cachet n'ait été versé pour tenir ce rôle. Sinon, l’esprit du fondateur de ce symposium - qui, plusieurs fois, a fait don de ses œuvres pour investir les bénéfices de leur vente dans le fonds servant à la tenue de cet évènement - aura vraiment été trahi.

Voilà ce que j'en pense!

***

Réponse de Jérémie Giles

En réaction aux propos tenus par le président du Symposium international Jean-Paul-Lapointe, Monsieur Jean-Guy Maltais, dans l’édition du samedi 13 juin 2009 du journal Le Quotidien, la présente s’adresse aux 12 membres du conseil d’administration de cet évènement.
Par déférence à votre égard, j’aurais préféré que ma décision de me retirer de la sixième édition du symposium demeure entre nous et ne fasse pas l’objet d’un débat public. Je n’avais pas l’intention de polémiquer autour de la question de votre choix de la présidence d’honneur. Mais puisque vous avez rendu publique ma décision personnelle, je me vois obligé de réagir afin d’apporter quelques précisions.
Votre président dit « que j’aurais donné le nom de la présidente d’honneur comme prétexte et qu’il considère que c’est un jugement. »
Qu’il soit bien clair que ma décision de me retirer fut immédiate, suite à l’annonce de votre choix quant à la présidence d’honneur. NON! Ce n’est pas un prétexte, c’est la raison! Cela et aussi votre façon de procéder, Je remercie votre président pour considérer que j’ai fait preuve de jugement, cette faculté de l’esprit qui permet à nous tous de juger et d’apprécier. Bref! de nous faire une opinion. Voilà qui me réjouit !
Je ne connais pas le rouage interne de votre organisation, mais je suppose que cela fonctionne selon les règles usuelles pour tous les salons et symposiums du genre. À savoir: un conseil d’administration qui décide, par le vote majoritaire de ses membres, de la démarche de la manifestation et des nominations nécessaires au bon fonctionnement de l’événement. De plus, un conseil qui s’assure de l’indépendance et des qualifications des membres désignés du jury, lesquels doivent examiner et ultimement choisir les candidatures de ceux et celles qui prendront part aux activités du symposium. Si c’est de cette façon que vous opérez, je vous dis CHAPEAU !
Concernant votre détermination de rendre l’événement moins élitiste, vous devriez changer de formule. Un symposium est, en soi, une manifestation constituée d’élites. Alors, je suggère très respectueusement une formule où l’élitisme est complètement absent. Voici ma suggestion: « L’INTERNATIONAL DU CHAPEAU », qui aurait comme slogan : « VOUS N’ÊTES PAS OBLIGÉ D’EN FAIRE POUR EN FAIRE PARTIE ».
Il s’agirait de lancer une invitation autour de la planète et ne demander que le nom et l’adresse de ceux ou celles qui aimeraient participer à une véritable foire de l’art visuel. Dans un grand chapeau, spécialement confectionné pour l’occasion, on y introduirait tous les noms et l’on y pigerait, au hasard, le nombre désiré de participants. Quoi de moins élitiste? Qui sait, ma tante Rosanna qui a suivi des cours de peinture à l’huile sur toile auprès d’une certaine dame du nom de Murielle, quelque part en Floride dans les années 1980, pourrait être chanceuse et, enfin, pouvoir participer à un événement culturel d’envergure. Ce n’est qu’une suggestion qui demande à être peaufinée un brin. J’éviterais le sourire à ce stade-ci, car celui-ci pourrait être perçu comme du sarcasme de ma part et pourtant! Alors, rions-en, c’est bon pour le moral !

Jérémie Giles
gilesartplus@sympatico.ca


***
Réaction d'Hélène Beck et Thérèse Fournier

Réalité, fiction ou humiliation ???
Présence de Mme Michèle Richard à la présidence d’honneur
d’un événement culturel qui se veut de haut niveau et international.

Il nous est difficilement acceptable de passer sous silence notre réaction à la suite des propos tenus et cités par M. Jean-Guy Maltais dans le journal Le Quotidien de samedi, 13 juin 2009.

Dans ce milieu de l’Art et de la Culture où notre région se distingue pour la qualité exceptionnelle d’organisation et de participation, alors que tant de personnes oeuvrent pour conserver cette réputation qui nous précède et nous suit, voilà que l’on voudrait baisser le seuil « d’élitisme » du Symposium International que lui a conféré son fondateur, M. Jean-Paul Lapointe, de regrettée mémoire…

Et tout semble normal aux yeux de la majorité des participants. Se pourrait-il que d’autres raisons que les bonnes inspirent ces artistes qui souvent se sont dits défenseurs et affichés comme des « élites »?

Mme Richard, à qui nous ne pouvons en vouloir d’avoir été invitée à remplir cette fonction, sera donc la sacrifiée afin de diminuer la qualité élitiste de l’évènement… et… au Saguenay. Pour baisser l’élitisme d’un étage, c’est réussi et en ascenseur en plus.

Ce rôle de la présidence d’honneur d’un symposium n’incombe qu’aux artistes possédant certains pré requis dont: une fiche de route exemplaire et non d’un attrait autre que pour l’exercice de son Art, ainsi que l’expertise d’un bon leadership auprès de ses ami(e)s artistes.
Autrement, si la personne est d’un autre milieu, étranger à l’activité, comme un politicien par exemple, on appelle ça, un invité d’honneur.

Autre anomalie qui offusque davantage. On constate avec quelle extravagance on semble fier de la présence de cette personne, sans oublier FIDO, et qu’il n’y a aucun nom d’artiste suffisamment important pour en faire la mention.

Non mais, on n’est quand même pas sur le gibet pour accepter ce genre de manières, la tête rentrée dans les épaules comme si tout ça se voulait plausible et tout à fait normal. Tant qu’il y aura des gens qui se tairont en acceptant de se faire entartrer, notre culture régionale baissera dans son élitisme car, il y aura toujours des illuminés prêts à troquer leur fierté pour un plat de lentille.

En espérant que ça ne se reproduise jamais plus dans notre beau Royaume.

Thérèse Fournier
Jonquière, Qué.
fournierjtaqua@videotron.ca

Hélène Beck
Chicoutimi, Qué.

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1 commentaire:

  1. Vu de l'extérieur de la région c'est plutôt loufoque.

    A quoi ont pensé les organisateurs ? Désolant

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