vendredi 28 février 2014

Ce monde que nous voulions différent



En parallèle avec ce blogue, je navigue désormais sur le site Mauvaise herbe. J'y accoste au moins une fois par mois.

Mon cinquième texte, publié le 28 janvier 2014 : Ce monde que nous voulions différent



J’ai plus de questions que de réponses. À ma naissance, marraine fée, ou peut-être sorcière, a dû tatouer « Pourquoi? » au fond de mes rétines. Impossible de voir la vie sans interroger le sens de tout ce que je vois et ne vois pas. J’ai dévoré des milliers de livres, questionné jusqu’à l’exaspération ceux qui me précédaient, franchi bien des interdits pouvant entraver ma quête de savoir, bravé les censeurs d’une pensée libre. J’ai trouvé des réponses et chacune d’elle engendrait un nouveau « Pourquoi? ».

J’entends le bruit des bombes de nos guerres — elles sont nôtres par nos choix politiques — dont les enjeux ont moins à voir avec la liberté, la défense des droits de l’homme et la paix que l’occupation stratégique d’un territoire pour sa position, ses richesses ou ses alliances économiques. Sinon, pourquoi serions-nous si complaisants envers des États qui désavouent ouvertement les droits et la liberté de sa population?

Nous affirmons haut et fort la reconnaissance d’une égalité des droits entre toutes les personnes et du même souffle nous permettons que soit enseigné le contraire. Pire, nous payons cet enseignement.

Nous prétendons nous être affranchis de l’ignorance, compréhensible jadis, inadmissible aujourd’hui, sans oser remettre en question notre tolérance envers les dérives des croyances subversives.

Pourquoi est-il plus facile de mobiliser un continent pour la défense des animaux que des humains? L’Union européenne et la Russie interdisent le commerce des produits dérivés du phoque sous prétexte de cruauté. Pourquoi ne parvient-on pas à se mobiliser pour défendre l’exploitation des enfants? Qui interdit les produits dérivés du cacao de Côte-d’Ivoire ou du Ghana exploitant 1,8 million d’esclaves de moins de 15 ans? Qui interdit les produits de l’Inde, de la Chine et d’autres pays pour cruauté envers les esclaves? Le 17 octobre 2013, plusieurs médias diffusaient les résultats d’une enquête menée par l’organisation Walk Free :

Après l’Inde, la Chine arrive au deuxième rang, avec 2,9 millions d'esclaves, suivie du Pakistan avec plus de 2 millions. Viennent ensuite le Nigeria, l'Éthiopie, la Russie, la Thaïlande, la République démocratique du Congo (RDC), la Birmanie et le Bangladesh. Ces dix pays comptent à eux seuls la majorité des quelque 30 millions d'esclaves dans le monde.

Rien de cruel dans ces industries du tapis, du jouet, du vêtement?

Nous aspirons à un monde plus juste et nous déconsidérons ceux qui revendiquent le maintien des acquis de hautes luttes. La nouvelle norme dans le monde du travail consiste à privilégier le lockout en réponse aux dissensions, sans réelle volonté de négocier. Dans l’éloquente démonstration du déséquilibre entre les forces patronales et syndicales des lockouts successifs imposées aux journalistes de nos médias (Journal de Montréal, Journal de Québec, Le Réveil, etc.), il devenait impérieux de modifier le Code du travail afin de l’adapter aux réalités du présent. « Interdire le recours aux services et produits du travail provenant de l'extérieur d'un établissement qui est en grève ou en lockout » avait promis le Parti québécois en août 2012. En 2014, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, plus de 400 travailleurs, mécaniciens des garages de nos concessionnaires automobiles vivent leur 11e mois de lockout. Tout ce temps, aucune rencontre ni même volonté de négocier, malgré la demande du syndicat qui souhaitait un médiateur. Sachant que le médiateur est un spécialiste expérimenté en relation du travail, rompu aux techniques de négociation et de résolution de problèmes, pourquoi ce refus?

Escamoter ses revenus à l’impôt en les plaçant dans des abris fiscaux suscite moins de mépris qu’un travailleur saisonnier osant réclamer l’assurance emploi qu’il a payée. En 2010, l'Institut international du développement durable de Winnipeg chiffrait à 2,8 milliards par année les subventions aux pétrolières, dont celles de l'Alberta (1,1 milliard), mais ce sont les plus démunis de notre société que certains animateurs traitent de BS sur le ton de l’insulte.

Qu’avons-nous fait de ce monde que nous voulions différent? Que sont devenus les espoirs de nos 20 ans? À quel marché de dupes avons-nous sacrifié ce « grand jardin qu’on appelait la Terre »?

Aujourd’hui je me demande pourquoi je persiste à questionner, à vouloir comprendre, à trouver la réponse ultime. Tout ce que je sais, ou crois savoir, c’est que ma quête du Graal ne se terminera que lorsqu’une main rabattra mes paupières sur mon regard devenu fixe à jamais.

Et encore! Je risque de miser sur la jeunesse.

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mercredi 26 février 2014

Dix fois tomber en amour


Voilà. Il y avait dix textes à écrire sur dix personnes différentes. Cela représente 22 jours de ce mois, compte tenu de la recherche et entrevues nécessaires pour découvrir le petit je n'sais quoi de chacune d'elle.

J'aurai en quelque sorte consacré deux jours par sujet. Et cela a été fascinant. Imaginez. Vous êtes seule avec un homme ou une femme. Heure après heure vous menez une véritable enquête afin de découvrir qui est ce personnage. Ce qui le fait vibrer. Ce qu'il a accompli. Vous êtes comme un détective à l'affût des secrets. Vous montez un dossier fourmillant d'informations provenant de multiples sources. Au cours de cette étape, vous êtes sans état d'âme. Vous rassemblez des témoignages. Quoique...

Cela fait, vous êtes le portraitiste face au papier, ne sachant pas encore quel va être le premier trait. Votre main tient le crayon, votre esprit rassemble toutes les données et soudain votre main se lance et risque une ligne. 

Les mots se multiplient. Lentement. Parfois cela jaillit comme un coup de foudre. Parfois, il faut effacer et recommencer parce que le regard ne reconnaît pas ce notre esprit voit.

Et petit à petit le texte prend corps. C'est toute une vie qui se résume. Il ne s'agit pas de capturer un instant comme dans le clic d'une photo. Il s'agit de brosser toute une vie dans l'essentiel. Les heures s'accumulent. Il s'établit une sorte de symbiose, un lien profond, indispensable à la réalisation du portrait. Lorsque tout semble dit, lorsque les doigts commencent la danse de la conclusion, lorsque l'euphorie du point final approche, vous prenez conscience que vous aimez cette personne. Vous êtes en amour.

Je viens de tomber en amour dix fois.


vendredi 14 février 2014

Amour toujours






Tu es là.

Tu deviens à toi seul un univers.  Pour quelques heures, pour une éternité il n'y a que toi au monde. 

Je te respire. 

Tu es toute l'odeur du monde, la seule, la toute. 

Je te regarde. 

Tu es toute la forme du monde.   L'univers est contenu dans les lignes de ce corps mâle. 

J'aime ta bouche pour ses baisers, sa faim de moi. J'aime ta nuque, le tendre creux de tes bras, tes mains, ta poitrine, ton ventre, ton sexe pour le désir que j'en ai de toucher, de caresser, de mordre, de goûter, d'embrasser jusqu'à ce que tes gémissements confirment les élans de ta chair, les spasmes du fond de toi.

Je projette sur toi tous les êtres de la terre. 

Il y a des milliards d'hommes ...  il n'y a que toi.  Plus encore... il y a les saisons, leur beauté et toi...

Tu es tout ce que peut prendre le vent, ce que peut vêtir la neige, ce qu'enivre le vin... tout ce que réchauffe le soleil, ce que rêve la nuit.  Et je suis vent, neige, soleil, nuit.  
Je suis tout, s'il faut l'être pour te vivre.

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mercredi 12 février 2014

À la mémoire de Gisèle


Gisèle Morais


Aujourd'hui, alors que je travaille sur un texte destiné à préserver la mémoire de personnes importantes  ayant contribué à la richesse culturelle du Saguenay–Lac-Saint-Jean, j'ai ressenti soudain un léger frisson. Comme si quelqu'un me soufflait sur la nuque. Sur mon écran d'ordinateur venait de s'afficher le rappel programmé d'un évènement du 12 février à ne jamais oublier : le grand départ de Gisèle Morais. La maman de mon amoureux à qui, chaque 26 février, j'envoyais des fleurs pour la remercier de son existence.

Ma gorge s'est soudainement nouée en même temps que – certainement de la poussière – mes yeux se sont embués. Et voilà que dans le cadre de l'aide mémoire de mon calendrier je retrouve ce texte écrit le 12 février 2006 pour ma belle-maman. 

Gisèle Morais
1928-2006

Au hasard des voyages du cœur, on ne sait jamais où va se poser notre avion.  Pour l’un ce fut les dunes de sable chaud quelque part dans le désert de St-Exupéry. Pour d’autres ce fut les congères de neige devant la joyeuse maison du fils aîné de Gisèle. Un soir de janvier, j’ai été apprivoisée. 

Sans le savoir, Gisèle était la sœur du Petit prince.

Sur la planète bleue, elle avait ce don précieux de cultiver les roses, laissant croire à chacune qu’elle était unique. Elle posait sur les êtres comme sur les objets cet extraordinaire regard étincelant de sourires.

Ses enfants, ses amis, racontent avec attendrissement combien elle aimait enjoliver les lieux de sa vie, harmonisant les couleurs aux tons chauds de sa joie de vivre. Parce que voilà bien le secret de cette femme : l’harmonie.

Comment embellir ma planète se demandait la petite princesse ? Elle a mis en pratique la sagesse des philosophes. Sa quête de la beauté, elle l’a commencé par elle-même. Ce n’était pas coquetterie mais plutôt une élégance naturelle qui se reflétait sur sa personne comme sur les lieux de sa vie et les objets choisis. Un souci constant de séduire bien plus le cœur que le regard. Elle enjolivait tout. Et ce tout devenait utile puisque c’était joli.

Sans le savoir, Gisèle avait l’âme du Petit Prince.

Elle pouvait s’inquiéter de la fragilité d’une rose sans jamais la contraindre à renoncer au risque des expériences de la vie, quelles qu’elles soient. Une tolérance empreinte d’un réel respect à l’égard de nos différences et du libre choix. Sa seule attente : le bonheur pour les siens. Alors, elle ouvrait tout simplement plus grande encore la porte de ses affections. Elle agrandissait le cercle familial. Car aux siens, elle ajoutait les nôtres.

Elle a tant peuplé sa planète qu’il est difficile de l’imaginer en train de regarder les couchers de soleil, les soirs de solitude. On ne sait pas tout, mais tous sont prêts à croire qu’elle ne résistera pas à l’envie  d’utiliser toutes les subtilités de l’arc-en-ciel pour colorer le ciel. Désormais, on s’émerveillera des couchers et les levers de soleil en pensant que Gisèle à mis au travail tous les grands peintres disparus.

C’est sa manière de dire : souriez, la vie est belle, la vie continue.


 Christiane
12 février 2006
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vendredi 7 février 2014

La fille du Tambour-Major, pur délice!



La fille du Tambour-Major
Production 2014 de la Société d'art lyrique du royaume
© André-Anne Lachaine photographie


Si la générale de la 42e production de la Société d’Art lyrique du royaume est déjà un régal, que sera la grande première ce soir?

Un rythme vif, une mise en scène rigoureuse, un jeu théâtral impeccable, une suite de tableaux équilibrés, de l’action et une distribution où chacun parvient à nous convaincre être le meilleur.

Photo © Andrée-Anne Lachaine photographie

Dès le premier acte, le ton est donné. C’est enlevant, souvent drôle, parfois coquin. L’oreille ravie par la musique, le spectateur est entrainé dans le plaisir d’un opéra comique où s’entrechoquent avec bonheur histoires d’amour et de guerre. Sur la scène jeudi soir 6 février 2014, sans doute parce qu’ils n’avaient pas tout le poids d’une première devant une salle comble, choristes et solistes semblaient s’amuser ferme et cela fut contagieux.

Une nuit plus tard, je me demande quel fut le meilleur moment? Ce qui est remarquable dans cette production saguenéenne, menée de main de maître par Dario Larouche à la mise en scène ainsi que Louise Bouchard à la direction artistique et Céline Perreault chef de chœur, c’est la permanence de la qualité qui se manifeste du début à la fin. Et pourtant, la barre est haute dès le premier acte qui se passe dans le jardin d’un couvent de Biella en Italie, alors que l’espiègle Stella fait miroiter à ses sœurs le plaisir de croquer la pomme. Si l’on demeure attentif, on comprendra tôt qu’il y a très souvent un deuxième sens au propos d’apparence anodine. Cela ajoute à la saveur de ce joyeux moment.


© Andrée-Anne Lachaine photographie
© Andrée-Anne Lachaine photographie

Les choristes et acteurs sont très présents sur scène. C’est d’ailleurs un des points forts de cette 100e opérette d’Offenbach, d’autant plus qu’ils jouent aussi bien qu’ils chantent. Une prestation qui n’a rien d’amateur.


Diane Doré (soeur supérieure) et Isabeau Proulx-Lemire (le duc Della Volta)
© Andrée-Anne Lachaine photographie

La soprano Diane Doré dans le rôle de la Sœur supérieure illustre bien à quel point le talent foisonne au royaume. Christian Ouellet, dans la peau du Marquis Bambini, jongle toujours aussi efficacement avec le chant et le loufoque. On se souviendra sûrement de son ineffable «Maiiiiiiiis nonnnnnnnnn.»

 Christian Ouellet alias Marquis de Bambini
© Andrée-Anne Lachaine photographie

Si le baryton Pierre-Étienne Bergeron a un rôle plus modeste au IIIe acte - Clampas, l’aubergiste de Milan chez qui se réfugient Claudine et Robert – il a le temps de démontrer la polyvalence de son talent de comédien et de chanteur. Une belle voix solide.

Le beau ténor, Isabeau Proulx-Lemire est méconnaissable dans la vieille peau du duc Della Volta. Il donne du panache à un personnage insignifiant anxieux de marier (vendre) sa fille au riche marquis soucieux de redorer son blason.

Duc Della Volta (Isabeau Proulx-Lemire), Monsignore (François-Olivier Campeau), Monthabor (Alexandre Sylvestre), Stella (Marianne Lambert)
© Andrée-Anne Lachaine photographie

Le ténor François-Olivier Jean, campé dans le rôle de l’amoureux éconduit par la truculente Claudine, aurait passé pour humble faire-valoir s’il n’avait pas créé une de meilleures surprises dans la scène hilarante du monsignore et neveu du gouverneur. Soudain, sa présence comme sa voix semblent avoir pris de l’ampleur.


Alexandre Sylvestre (Monthabor) et Nathalya Thibault (duchesse Della Volta)
© Andrée-Anne Lachaine photographie

Alexandre Sylvestre, baryton-basse, est irrésistible de charme dans le rôle de Monthabor, le tambour-major. Mari abandonné et père éploré à la recherche de sa fille qu’il retrouvera avec bonheur…quoique les retrouvailles provoqueront une réaction plutôt surprenante. Mais ne dévoilons pas. Laissons aux spectateurs le plaisir de prendre leur pied. Une très belle voix qui a du brio et de la profondeur.

Stella, son lieutenant (Dominique Côté), le duc Della Volta
© Andrée-Anne Lachaine photographie


Dominique Côté crée un lieutenant convaincant. Il avait confié devoir protéger sa voix lors de la générale afin de donner sa pleine mesure à la première de ce soir. Si, retenue, sa voix de baryton a cette puissance quel bel augure pour les prochaines représentations. Une voix chaude, ample et un jeu de scène très expressif.

Je ne chercherai même pas à comparer les trois sopranos. Toutes m’ont séduite. Stéphanie Lessard dans le rôle de Claudine est solide, puissante, un registre très riche. Sans omettre un talent de comédienne lui permettant d’aller très loin dans le baroque évitant de verser dans la caricature de ce personnage coloré.

Marianne Lambert crée une ravissante Stella, jeune, fougueuse, mutine, forte d’une voix qui se module à toutes ses fantaisies. Du cristal.

Griolet (François-Olivier Jean) et sa belle Claudine (Stéphanie Lessard) 
© Andrée-Anne Lachaine photographie



 Nathalya Thibeault duchesse Della Volta
© Andrée-Anne Lachaine photographie


Je l’avoue, j’ai craqué pour Nathalya Thibault. Un rôle à sa mesure que celui de la duchesse Della Volta. Elle joue avec audace, sans pudeur, sans mièvrerie et elle chante, d’une voix très belle, avec un aplomb qui nous comble. Il faut la voir dans ce simple va-et-vient de sa première scène. On ne parvient pas à la quitter des yeux tellement elle a de la présence. Tout son corps parle, vibre et communique une irrésistible envie de s’emparer de l’espace avec gourmandise.

Sur toile de fond de la campagne d’Italie, quelques jours avant la bataille de Marengo, l’arrivée d’une troupe de soldats français émoustille autant qu’elle effraye les couventines qui fuient en oubliant Stella. Sa rencontre avec le lieutenant Robert va contrarier les projets de mariage caressé par le duc Della Volta déterminé à user de ses droits paternels. Contraint d’accueillir les Français dans son château, le lieu sera propice à faire surgir le passé. Dans un beau chaos d’émotions, les évènements se précipitent jusqu’à cette scène très puissante avec Stella, telle l’héroïne du célèbre tableau de Delacroix, qui nous entraîne vers une fin heureuse où l’orchestre, dirigé par Jean-Philippe Tremblay, nous emporte dans l’émotion avec Le chant du départ évoquant l’entrée de l’armée française dans Milan.

© Andrée-Anne Lachaine photographie

 Des décors sobres et très efficaces qui inspireront quelques réflexions amusantes au fil de la présentation. Des costumes, coiffures et maquillages très réussis. Les talents réunis de Christian Roberge (scénographe), Jacinthe Dallaire (costumière), Alexandre Nadeau (éclairagiste), Francis Bouchard (chef coiffeur).

À voir ce vendredi 7 février, ainsi que samedi et dimanche 8 et 9 février, à l'auditorium du Cégep de Chicoutimi.

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Dans l'édition du Quotidien du 8 février, Roger Blackburn signe un texte fort élogieux au sujet de La fille du Tambour-Major de la SALR. (C'est par erreur que le texte de Roger a été attribué à Daniel Côté dans l'édition du Quotidien). Le lien ICI

Un très bon commentaire de Denise Pelletier sur son blogue Spécial du jour ICI 

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Le coin d'une jeune fan

Christian Ouellet, Isabeau Proulx-Lemire accueillent Élika



Il n'est jamais trop tôt pour initier les enfants aux arts de la scène. Il faudrait plusieurs mains pour compter les spectacles que cette petite fille a déjà vu depuis sa naissance. Et elle en redemande. Alors, sous l'arbre de Noël, chaque 31 décembre, sa mamieke dépose une enveloppe lui promettant d'assister à l'opérette de la Société d'art lyrique du royaume.

À 4 ans, conquise par Les Brigands présenté en 2012 et plus encore par Marie-Ève Munger,   Élika Laforge est devenue fan des opéras comiques. En 2013, elle a applaudi Orphée aux enfers, osant demander la permission de rencontrer les chanteurs après le spectacle. Ce qui fut autorisé par la directrice générale Hélène Gaudreault. Cela lui a permis de recueillir plusieurs autographes, dont celui de son coup de cœur, le ténor Antonio Figuerga qui incarnait Orphée. Alors qu'elle remerciait le bel Antonio, celui-ci  a mis un genou au sol pour être au niveau de l'enfant et a pris ses mains dans les siennes pour lui répéter ce qu'il venait de lui écrire : « Élika, c'est à moi, c'est à nous de te remercier. Merci beaucoup de ta précieuse présence. »

Que croyez-vous que ma petite-fille espérait plus que tout après avoir assisté à la générale de La fille du Tambour-Major? Avec gentillesse, la directrice artistique Louise Bouchard, a invité Élika à la suivre à l'arrière-scène. Et voici quelques photos de ce beau moment.



Alexandre Sylvestre s'approche à son tour.


Des sourires qui s'entrecroisent

Marianne Lambert et Élika Laforge
Marianne Lambert voit s'approcher la photographe

Élika 6 ans, rencontre l'héroïne de La fille du Tambour-Major, Marianne Lambert
© Andrée-Anne Lachaine photographie