samedi 6 juin 2009

Jamais je n'oublierai le 30 mai 2009

La pétillante Acadienne Peanut (aliasLola Dionne)
Entre Christiane et Christian Laforge

© Photo Réjean Leclerc



« Il y a des moments si merveilleux

Que l’on voudrait que le temps s’arrête

Et tu te demandes pourquoi
Cette nuit-là te démesure »

(Gilbert Bécaud)


Imaginez! Pendant 38 ans, vous gagnez votre vie à écrire sur les artistes. Vous êtes payée pour vibrer devant les œuvres créées par des êtres possédés, uniques, si forts et si fragiles à la fois. Pendant 38 ans, vous apprenez à les aimer, formée que vous êtes par un maître qui, sans chercher à museler l’idéaliste, vous a dit : «Christiane, n’oublie jamais que ce sont des humains pour qui cela est toute leur vie. Ton article va durer deux heures. Ses conséquences vont durer toute leur vie (Jacques Collard, écrivain et critique d’art du Pourquoi Pas? à Bruxelles)

Imaginez! La tête pleine de souvenirs, le cœur riche d’amitiés nées de ces rencontres professionnelles, vous écrivez: «C’est le temps de partir».

Par courriel ou par téléphone, ils sont nombreux à vous dire «On te regrettera!»

Parce qu’un au revoir ne suffit pas, les journalistes, mes confrères et consœurs du journal Le Quotidien et le Progrès-Dimanche, répondent à l’appel de la maître du jeu de toujours, l’étonnante Jojo (Johanne St-Pierre) et me font une joyeuse fiesta le 3 mai à La Baie. Ce fut bon. Ce fut émouvant. C’est un superbe souvenir.

Bertrand Tremblay (à ma droite) surnommé le Patriarche
lors du brunch festif du 3 mai dernier.
Rocket Lavoie saisi en flagrant délit, croquant les belles du jour:
Patricia et Andrée Rainville, Catherine Doré,
que regardent Yvon Paré, Daniel Côté et Serge Lemelin
© Photo Jeannot Lévesque


Imaginez! Le samedi 30 mai 2009, l’inattendu survient.

Une centaine de personnes, artistes de toutes disciplines, diffuseurs, communicateurs, représentants du monde de la culture ont répondu à l’appel du maître du jeu Jérémie Giles et accueillent une Christiane éberluée en entonnant «C’est à ton tour…». J’ai gagnez ma vie à écrire sur leur passion, leurs œuvres, leurs réalisations. Et ce sont eux qui me remercient.

Caron Néron et sa compagne
© Photo Bertrand Tremblay

Carol Néron, éditorialiste au Quotidien - porte-parole officiel et très enthousiaste des absents, Michel Simard éditeur du Progrès du Saguenay et Denis Bouchard rédacteur en chef - a ouvert le «déluge» de témoignages qui n’a cessé de la soirée. Je retiens de son discours sa certitude de mon amour pour la langue française.

Bertrand Tremblay, «mon ex»… rédacteur en chef, toujours chroniqueur au Quotidien, «lecteur assidu de ce blogue» affirme-t-il, a su illustrer à la fois les faits d’armes les plus forts d’une carrière, citant des extraits d’un texte sur la mort annoncée d’un artiste connu, et les côtés joyeux d’une amie prompte à partager les rires des turbulents épicuriens du club C'est pas facile du Deauville.

L’humour «pieux» de l’unique Hélène Beck a finalement confirmé l’humeur joyeuse de cette soirée, tout en décrétant, sans contestation possible, que la petite Belge a réussi à s’intégrer. «Elle est des nôtres… » a chanté la réputée artiste peintre de Chicoutimi.

Paroles lues, paroles dites, mots écrits et lettres cueillies à la fin de la soirée, messages publics, messages privés, je me sens comme un arbre au printemps dont les branches bourgeonnent. J’ai vécu un chant d’accueil bien plus qu’un au revoir.

Albert Larouche a chanté Envoi de fleur
© Photo Bertrand Tremblay

Albert Larouche a chanté «Envoi de fleurs» d’Henri Bernard/Paul Delmet.





Envoi de fleurs,
Ici interprétée par Hervé David


Marie-Claude Simard - Clément Tremblay
Fondateurs de L'Ensemble Bouffon

© Photo Réjean Leclerc

Avant de nous livrer quelques extraits de leur CD Le Passeur, Marie-Claude Simard et Clément Tremblay ont créé la «Valse de Christiane», composée pour moi, et que j’ai dansée avec grand plaisir aux bras de Michel Cloutier.

Sabrina Ferland a chanté a capella un extrait de l'opéra Gianni Schicchi « O mia babbino caro » (Lauretta) de Puccini. Que l'on peut entendre (ici) interprété par Maria Callas.


Guy Tay a mis en peinture toute la symbolique des liens que tissent les mots, après en avoir usé lui-même avec éclat pour évoquer le parcours d’une journaliste. Micheline Hamel et Yvon Gaudreault ont été les chefs de chœur pour un canon incroyablement flatteur sur l’air de Frère Jacques.

Élaine Girard, Ariane Blackburn,
Lison, Andrée, Claire-Hélène Hovington
René Gagnon et Claude Bérubé
© Photo Bertrand Tremblay

Élaine Girard a retrouvé un micro, le temps de quelques missives, comme si cela se passait pour vrai à la radio. Et Lison Hovington, visage emblématique des belles heures de la télévision régionale, a lu des extraits de Cœur innombrable avec tant de talent que j’aurais pu envier l’auteur de ces textes.

Jérémie Giles
Organisateur de cet évènement et fondateur de
la Société de l'Ordre du Bleuet
© Photo Réjean Leclerc


La soirée, dont ceci n’est qu’un résumé, s’est terminée par l’annonce officielle de la création de la Société de l’Ordre du bleuet, hommage qui sera décerné chaque année à des artistes et défenseurs de la culture au Saguenay-Lac-Saint-Jean.


Depuis samedi 30 mai, je n’ai plus de mots.
Ils tourbillonnent dans ma tête
esquivant mon désir de s’en emparer pour dire que j’ai connu…

un moment si merveilleux…
et cette nuit-là me démesure.

Merci de tout cœur à chacun de vous pour cet inoubliable 30 mai 2009

***



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