lundi 11 juin 2007

Élucubrations nocturnes

Je n’ai pu fermer l’œil de la nuit. Il veillait mon sommeil sans ciller ni froncer le sourcil.

J’ai failli me prendre pour Noé, le grand lit transformé en arche où s’ébattaient chat, chien, écureuil, oiseaux et poissons rouges dans une seule flaque de larmes échappée du coin de l’œil. À la limite des plis désordonnés du drap azur, un blanc bateau gitait dangereusement cherchant son équilibre pour ne pas sombrer dans les tons de feu de l’édredon répandu au pied du lit.

J’ai abandonné le lit-navire au regard de l’œil nocturne, suis descendue dans le bureau, papillon attiré par le point lumineux de l’ordinateur que j’ai oublié de fermer. Le clavier hurlait son ennui. Me fallait bien le consoler touche par touche.

Les mots ont-ils des ailes ? Sans doute puisqu’ils se posent...

1 commentaire:

  1. Quel délice! Vous avez une plume exceptionnelle. J'aime tout (votre éloge à votre région est remarquable), mais je me régale de ces petites notes poétiques, suaves et inattendues.

    RépondreEffacer