samedi 14 avril 2007

Les enfants rient

Le soleil du printemps vibre dans la voix des enfants. Cette nuit, le sommeil s’est emparée de moi en pleine lecture des confidences de Talleyrand, expliquant le comment et le pourquoi de sa pensée, amplifiée pour compenser l’isolement de son enfance. «Rêver comme un fou pour combler la perte. Rêver ou mourir.»

J’ai glissé paresseusement dans un tout autre univers du rêve. Envol gratuit qui transforme mes nuits en multiples vies tour à tour fantaisistes, dramatiques,aventureuses où délicieusement érotiques. J’aurais volontiers prolongé cet éveil si les rires et les cris des enfants du voisin n’avaient franchi ma fenêtre pour titiller mon oreille ravie d’entendre une si vivante expression de leur plaisir du jeu.

Je me suis retrouvée partagée entre le sourire de leurs ébats et la conscience d’être en plein délit de «travail-buissonnier» ou pour mieux dire de retard drapé bleu azur. Je ferai ce soir ce que je n’ai pas fait ce matin. Ce qui me permet de poursuivre sans remords la douceur de ne rien faire, hormis écrire ceci pour ajouter au plaisir de m’en souvenir.

Christiane
Extrait de
Lettre à M.

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